La dépression post-partum : vous n'êtes pas seule !

 

La dépression post-partum est un sujet encore trop peu abordé et pourtant pas si rare ! En effet, 10 à 15 % des mamans en souffriraient.

 

J’ai fait cette expérience douloureuse et ça va bien mieux, je vous rassure ! Mais je souhaitais partager avec vous mon témoignage. Pour que ce ne soit pas un tabou, pour que d’autres femmes puissent peut-être en tirer quelque chose de bénéfique. On ne peut pas vraiment s’en prémunir mais on peut s’y préparer…

La dépression post-partum, qu'est-ce que c'est ?

dépression post-partum

Aujourd’hui je vais vous parler de la dépression post-partum ! Mais quésaco ?
Je vais vous présenter d’abord un bref aspect théorique et ensuite je vous ferai part de mon témoignage.

Voilà la théorie :

La dépression post-partum présente les mêmes caractéristiques que la dépression majeure. Elle débute habituellement dans les 4 semaines après la naissance de bébé. On estime que de 10 % à 15 % des mères en souffriraient. Plus rarement, dans 1 cas sur 500 à 1000 naissances, la dépression est accompagnée de symptômes psychotiques. (En savoir plus sur les symptômes de la dépression post-partum)

Vous pouvez aussi effectuer un test qui se nomme « échelle d’Édimbourg » afin de faire le point sur votre état émotionnel.
La parole tend à se libérer face à ce sujet qui était tabou il y a quelques années.
Il faut continuer d’en parler pour que chacun, chacune puisse se sentir écouté, reconnu et ose prendre la parole à son tour.

Mon témoignage, mon vécu

Le 24 septembre 2017 le jour où ma vie a basculé…
Un petit être a vu le jour. Tout un chamboulement, toute une autre vie a commencé…

Plus tard, à l’occasion de la naissance du deuxième petit être qui va arriver dans notre famille, j’ai décidé d’écrire une lettre à ma dépression comme une thérapie, une façon d’avancer :

Maman masse bébé

Lettre à ma dépression

 

Tu es arrivée comme une comète dans ma tête et mon cœur. Tu as rempli mes pensées, a hanté mes nuits, envahi chaque seconde de mon existence. On ne peut pas dire que la mise au monde de mon fils se soit bien passée. D’ailleurs je ne parle pas d’accouchement mais d’opération. Une intervention où j’ai failli perdre la vie. Mon fils a été posé sur moi durant quelques secondes, je n’ai pas réalisé tout de suite que c’était lui, qu’il était là. C’est seulement en salle de réveil que j’ai pu profiter d’un moment à ses côtés et aux côtés de mon mari (bien plus tard).

À la maternité, j’ai beaucoup pleuré, comme beaucoup de maman à ce qu’on me disait. J’ai verbalisé de nombreuses inquiétudes et je me sentais comme au-dessus de ma vie comme un pantin qui bougeait sans conscience, un vrai robot. Je ne savais pas que tu t’étais déjà immiscée sournoisement au fond de moi.

Avant la naissance de Lyssandre, j’avais idéalisé tellement de choses comme l’allaitement, le portage en écharpe, l’éducation, mon propre accouchement… Tout en fait ! Les jours sont passés et tu m’as bien fait comprendre que rien ne se passerait comme je l’avais décidé. La montée de lait a d’abord été retardée (avec la césarienne), la panique montait déjà progressivement. « Quelle mauvaise maman j’étais », je n’étais même pas capable de nourrir mon enfant. Tu m’as encore mise à l’épreuve quand la mise au sein est arrivée avec ses douleurs affreuses !  L’allaitement chaotique est devenu un moment de souffrance et de culpabilité. Les mastites et les crevasses se sont multipliées… Alors j’ai décidé de tirer mon lait.

En parallèle, j’ai testé le portage en écharpe. Comme beaucoup, j’avais regardé des tutoriels, je pensais m’être assez entraînée et voilà que je n’arrivais pas à positionner mon bébé, qu’il glissait régulièrement d’un côté ou de l’autre de l’écharpe.

Tous les soirs, toutes les nuits je ne trouvais plus le sommeil. Des questions incessantes arrivaient dans ma tête. Des idées noires commençaient à affluer dans tous les sens. Je n’arrivais plus à chanter de berceuses à mon fils alors que j’en connaissais tant. Tu étais partout… J’étais devenu un fantôme, j’avais perdu énormément de poids, je ne mangeais plus… concrètement je ne voyais plus mon utilité et je voulais en finir… M’évader.

Après une énième crise de tétanie… J’ai lancé un appel à l’aide et puis j’ai consulté, j’ai eu un traitement, j’ai été écouté, j’ai commencé à cheminer… Avec les cachets, voilà que je ne pouvais plus allaiter. Tu avais encore gagné une bataille… Allais-tu gagner la guerre ?

Le temps a alors aidé à panser mes plaies. J’étais une coquille vide qui s’est progressivement remplie. Je me suis rendue compte que j’avais changé, que je n’aimais plus les mêmes choses, que nous étions devenus une famille et plus seulement un couple… Il a fallu réapprendre avec toi en moi ! Je t’ai détesté pendant si longtemps, je me suis opposée à toi. Je voulais te repousser coûte que coûte. Tu étais mon combat de tous les jours.

Dans la pratique je ne sais pas comment j’ai fait pour t’éloigner… Je crois que plutôt que de te combattre, j’ai compris qu’il fallait que je vive à tes côtés. Je t’ai pris dans mes bras, je t’ai accepté… Aujourd’hui, je te dis merci, oui merci car grâce à toi je sais qui je suis réellement. Je connais mes limites, j’ai changé d’horizon professionnel. Une vie professionnelle que j’ai voué aux familles, aux jeunes mamans et aux bébés qui en ont besoin. Plus qu’un métier, une passion, une vocation et une raison de vivre.

Je grandis chaque jour et bientôt je vais devenir à nouveau maman. La crainte est là, je ne te le cache pas et j’espère ne pas recroiser ton chemin mais si cela doit se faire je cheminerais avec toi en t’acceptant et en t’enlaçant. Tu es une partie de moi et je sais que tu me permets d’évoluer.

Je ne te dis pas « Au revoir »  ni « À bientôt »…

Et vous, avez-vous eu des sentiments similaires ? Ce récit vous fait-il écho ? Venez en discutez si vous le souhaitez.

Merci pour votre lecture,
Laura